Mairie de Quimper (19/06/2013)

27/06/2013 22:52

Rencontre avec Yves Baron, directeur du Service Urbanisme et Cadre de Vie pour l’agglomération de Quimper, chef-lieu du Finistère.

La présentation de la matinée se déroule en deux étapes :

  • Stratégie en urbanisme, par Élisa Quineau
  • Urbanisme opérationnel et ses outils à travers un projet, par Jean-Jacques Lucas.
  1. Stratégie en urbanisme : La planification 

Élisa Quineau nous a présenté les différents documents d’urbanisme en vigueur en France. Il existe une hiérarchie dans ces documents d’urbanisme, illustrant l’organisation de l’État Français. Il est important qu’un document (Scot, PLU, PLH, …) soit en cohérence avec les grands axes des documents des échelles supérieurs. Ainsi, le PLU doit respecter le ScoT (si il y a), qui lui-même respecte d’autres documents. Au final, le PLU est en cohérence avec le règlement national d’urbanisme.

La ville de Quimper appartient à un SCoT, un PLU et PLH qui sont en accord entre eux et avec le SCoT .

  1. Urbanisme opérationnel

L’urbanisme opérationnel concerne l’aménagement des zones destinées à l’habitat et à l’activité, ainsi qu’à l’aménagement urbain général. On distingue alors les opérations de concession et les opérations pour externaliser la maîtrise d’œuvre.

Un exemple nous a été donné pour illustrer concrètement cet urbanisme opérationnel : celui de la zone de 17 hectares de Kervouyec. Les travaux d’un projet d’aménagement d’un secteur d’habitat ont été lancés en 2002. En 1995, ce terrain, réserve foncière de la ville, était des terres agricoles. Grâce au Plan d’Occupation des Sols approuvé en 2000, la zone commence à s’urbaniser. Finalement, en 2001, Quimper acquiert une majeure partie des terrains. Grâce à une concertation entre aménageurs, architectes et paysagistes, l’opération a pris la forme d’une ZAD (Zone d’Aménagement Différée). Aujourd’hui, cette ZAD compte 325 logements sur 470 logements prévus au final.

Ce secteur d’habitat accueille différents types de procédures : des lotissements, fruit d’un opérateur public et des permis groupés, c’est-à-dire des  opérateurs privés qui achètent des lots pour bâtir. Les logements appartiennent à un éco-lotissement, divisé en trois parties : de l’habitat social, de l’habitat collectif et une partie qui appartient à la commune.

Cependant, cet éco-lotissement est actuellement dépendant de la voiture, avec un fort impact dans l’aménagement : deux places de stationnement sont prévues par lot. Certains projets essayent de réduire ce chiffre, en proposant des stationnements en garage ou éloignés du lot, mais les acheteurs ne semblent pas prêts à faire ce « sacrifice » de confort. Peut-être qu’il serait temps d’imposer cela pour faire évoluer les mentalités et faire accepter certaines choses dans le but de faire diminuer la place de la voiture dans les villes et aménagement.

La ville de Quimper possédait le terrain sur lequel a été construit le lotissement. Les réserves foncières d’une ville permettent de mieux maîtriser le développement et le coût d’un projet. Cependant, nous pouvons voir les réserves foncières comme un moyen positif de développement de la ville mais aussi comme une expansion de la ville sur les terres agricoles. Une ville qui possède des réserves foncières aura plus tendance à s’étaler comparativement à une ville qui n’en a pas. Cette dernière n’aurait d’autre choix que de densifier et verticaliser sa ville, réhabiliter les friches, etc …

Nous avons trouvé que ce projet illustre très bien le conflit, le paradoxe, actuel qui va s’intensifier : il y a de plus en plus d’Hommes à loger mais aussi de plus en plus d’Hommes à nourrir. Est-il possible de trouver un équilibre ? Comment ?