Les mutations de la métropole Nantaise - J.P. Brindel

18/06/2013 16:48

La ville de Nantes s’est créée à partir de son fleuve, la Loire, et de ses affluents. En effet la ville se situe au coeur d’un bassin hydrographique d’importance et de nombreux cours d’eau se coupent en son sein. Quant Renne se développa en tant que cité administrative, la ville de Nantes connu son essor grâce au commerce. Avec son port maritime ouvert sur le monde, c’est surtout du commerce triangulaire et du commerce d’esclaves dont Nantes profita. La ville avait alors une configuration totalement différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Surnommée la Venise de l’Ouest elle était alors parcourue par différents cours d’eau et constituée de plusieurs iles. Ces iles étaient occupées par les couches inférieures de la société nantaise. Toujours en mouvement les quais n’étaient pas aménagés et n’étaient pas très esthétiques. Très vaseux, les quais étaient souvent recouverts de marnage où pâturaient les troupeaux. Les couches supérieures de la société habitaient au nord de la Loire, tandis que sur ces iles et au Sud se trouvaient les quartiers plus populaires. Autour de Nantes se trouvent des espaces agricoles très vallonnés. Les villages se sont développés sur les crêtes tandis que les vallons demeurent des espaces naturels. L’agriculture a toujours été très développée aux alentours de Nantes c’est d’ailleurs pour cela que la Place du commerce porte ce nom, qui était à l’origine la place du marché des denrées agricoles.

 

Le train arrive à Nantes en 1860. Les rails longent alors les quais de Loire. Les chemins de fer permettent à la ville de développer son industrie, elle est maintenant reliée au monde par la mer et à la France et l’Europe par le rail. L’entreprise LU, Lefèvre Utile, s’y installe alors. A cette époque, le château est utilisé par l’armée comme caserne militaire et stock d’armes. La notion de patrimoine historique arrivera bien plus tard.
En 1870, plusieurs notables de la ville décident de construire sur l’ile Feydeau. Par manque de place dans le centre-ville. La richesse de ces gens construite majoritairement sur le commerce d’esclaves ne doit pas apparaitre, c’est pourquoi les façades et l’extérieur des immeubles sont très sobres, tandis que les cours et les intérieurs sont richement décorés. C’est aussi à cette époque que sont construits les boulevards qui encerclent la ville comme le boulevard des belges, le boulevard des anglais.

 

En 1914, Nantes met en place le plan Jouanne qui permet la construction de boulevards encerclant la ville en formant un cercle d’un rayon de 2 km autour de la cathédrale. C’est à cette époque qu’apparaissent les premiers lotissements résidentiels à l’extérieur du tissu urbain de la ville. Ces maisons des années 1900 étaient jusqu’en 1995 très protégées par le POS alors en vigueur. Actuellement, dans un souci de densification et afin de renforcer la ville le long de ces axes structurants ces habitations ne sont plus autant protégées et l’épannelage est différent. On voit se développer autour de ces boulevards des opérations d’immeubles de 4 à 6 étages.


En 1930, dans un souci d’hygiénisme on entreprend le comblement de la Loire et des rivières. De nombreux tunnels et déviations des cours d’eaux sont alors créés. L’Erdre passe actuellement sous le cours des 50 otages grâce à un système de vannes et de tunnels. Cela montre bien que la géographie définie la forme des villes. C’est aussi dans ces années-là que Nantes acquît un tramway à air comprimé. Celui-ci disparaitra en 1960.

 

En 1943, Nantes subi un important bombardement allié, 60% des logements sont alors considérés comme inhabitables. Au sortir de la seconde guerre, le commerce fluvial connait un important déclin. Il faut en effet 7 jours de navigations pour rejoindre Nantes à Brest et cela ne correspond pas aux besoins de la grande distribution. D’autre part un barrage hydroélectrique est construit sur la Loire mettant fin définitivement au commerce par péniche.

 

Si le tramway a disparu depuis presque 20 ans, en 1977, le nouveau maire de Nantes, Alain Chénard décide de rouvrir un nouveau tramway dans la ville. Les années d’après-guerre ont vu se développer des quartiers de grands ensembles dans la périphérie nantaise, le maire souhaite les rattacher au tissu urbain par le biais des transports en commun. Les travaux sont longs et pénibles pour les citoyens, c’est grâce à son opposition à la construction de ce tramway que Michel Chauty se fait élire. Tout son programme municipal est basé sur l’accessibilité de la voiture. Néanmoins les travaux sont trop avancés pour qu’il puisse les stopper. C’est ainsi que la ville retrouve son tramway. Son mandat est aussi celui de la construction de la Cité des Congrès. La construction est accélérée pour arriver avant le terme de son mandat, alors que le projet n’a encore reçu aucune subvention. La ville se trouve seule financier du projet et doit rembourser les 130 millions d’euros investis. Le nouveau maire fraichement élu, Jean-Marc Ayrault, n’a alors qu’une très faible marge de manoeuvre, son budget d’investissement pour les projets de ville étant bloqué pendant 13 ans. C’est alors que naissent les nouvelles lignes de tramway subventionnées à hauteur de 50% par l’état. Le projet était à la base de commencer par l’actuelle ligne 3, qui traverse la route de Vanne, une zone très commerciale. Néanmoins, un différant trajet est choisi pour ne pas se heurter au désaccord des commerçants. La ligne 2 dessert des quartiers d’étudiants et d’habitation. Un autre projet fut de rallonger la ligne 1 jusqu’à St Herblain, ville dont était originaire Ayrault et dont le maire était socialiste. Cela montre comment les alliances et les couleurs politiques influent sur le visage de nos villes. Actuellement la ville investit énormément sur les transports en commun, car ce sont eux qui développeront les villes de demain. Nantes a mis en place un bus way, un chrono bus, des véhicules à haute fréquence et qui roulent en site propre, permettant d’offrir un service de qualité aux nantais.

Actuellement premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a laissé sa place de maire à son premier adjoint Patrick Rimbert, lors d’élections organisées en Juin 2012.