La Pointe du Raz (21/06/2013)
La Pointe du Raz
La pointe du Raz a toujours été reconnue comme un lieu sensible et important. En effet, son image a été portée par des écrivains tels que Michelet, Flaubert et Maupassant qui relatèrent sa beauté.
Lors de sa réhabilitation, deux enjeux ont été pris en compte pour sa gestion : le tourisme et la protection de la nature. C’est pourquoi le choix a été fait de transformer cet espace de manière sobre afin que les nouvelles installations ne gâtent pas ce paysage.
Il est ici important de souligner que ce domaine ne bénéficie d’aucune subvention pour sa protection.
Intervention du maire de Plogoff et président du Syndicat Mixte de la Pointe du Raz : Maurice Demet
L’EPCI gère, accueille et assure la protection du site. En effet, la point du Raz s’est 800 000 visiteurs par an qu’il faut gérer.
En 1989, l’opération Grand Site est lancée. Le label est obtenu pour la durée de 2004 à 2010. C’est le premier Grand Site en France (Aujourd’hui il y en a 13), mais celui-ci n’est pas renouvelé en 2010. Le syndicat mixte décide donc de lancer une étude sur le territoire en redéfinissant un nouveau périmètre qui sera confirmé le 28 Décembre 2012.
L’urbanisation de la Pointe du Raz
L’éperon rocheux de la Pointe n’a jamais été habité, il n’y avait donc aucune maison mais des commerces et hôtels s’y étaient développés. Après les grands travaux de 1996, une voie centrale a été construite et le développement s’est fait alors de part et d’autre.
Construit en 1838, le sémaphore restera en place. Son rôle est capital avec la situation particulière de la Pointe du Raz. En effet, il permet de guider les bateaux qui souhaitent traverser le Raz, de porter secourir au navire en détresse et enfin, il est aussi utilisé pour prévoir la météo.
L’évolution du site entre 1975 et aujourd’hui
En 1975, l’Etat a pour idée de réhabiliter la Pointe du Raz mais un problème se pose : la commune voisine de Plogoff devait accueillir une centrale nucléaire ce qui créa des tensions au sein de la commune mais aussi aux alentours. Cette implantation n’aura finalement pas lieu.
En 1989, c’est le début de l’opération Grand Site qui a pour but de lutter contre la fréquentation anarchique surtout présente dans les années 60-70 entrainant le piétinement de la pointe et la désertification de celle-ci. Le site s’en est trouvé abîmé et a perdu de la valeur aux yeux des visiteurs qui étaient de moins en moins nombreux. Pour pouvoir réaliser ce projet, le premier problème rencontré fût de motiver tous les acteurs à s’investir dans un même projet. Puis, il fallut délimiter le périmètre mais la Pointe du Raz appartenait à de multiples propriétaires : le conseil général du Finistère, le conservatoire, et 180 propriétaires privés pour la plupart de parcelle de moins de 200 m2.
En 1991, c’est le début des opérations. Il est choisi une certaine mixité dans l’élaboration de ce projet avec deux cabinets d’étude et trois architectes dont un urbaniste. Les matériaux doivent être régionales (granite, ardoise, etc.). Les sentiers doivent être minimisés à 7 km et surtout stabilisés avec des revêtements particuliers. Enfin, au sujet des quatorze commerces et deux hôtels, ils seront déplacés de 800 mètres vers le vallon afin que depuis la Pointe, ils ne soient pas visibles (toits végétalisés).
Au cours des années qui ont suivi les travaux pour le Grand Site, les autres pointes ont elles aussi subies le piétinement et ses conséquences. Par exemple, la plage de Douarnenez est occupée par de multiples utilisateurs : promeneurs, surfeurs, … C’est pourquoi en 2012, le périmètre est étendu avec la Pointe du Raz, le Cap Sizun et Douarnenez passant de 200 hectares à plus de 2024 hectares.
La problématique principale de ce site est un lieu qui doit être protégé mais aussi il doit être un lieu de vie. Mais, ce site est utilisé par de nombreuses personnes :
- Pécheur de bar à la ligne,
- Travailleurs,
- Militaires,
- Observatoire des mouettes rédactyles sur la côte Nord de la Pointe du Raz,
- Etc.
Nos questions
1. Méthodes utilisées en 1993 pour permettre le développement de la végétation sur les zones de piétinement
- Projection hydraulique : mélange de graines et de fixateurs (faible rendement pour les espèces endémiques)
- Broyat : zone naturelle fauchée, le broyage est récupéré et étendu sur le sol préparé (faible rendement à cause du vent et de la hauteur du terrain)
- Trépage : zone de prélèvement sur un quadrillé pour en prélever certains et les déposer sur la zone
- Mise en défend : empêcher les visiteurs d’aller sur les zones abîmés grâce à des bloqueurs psychologiques (plus fort rendement des quatre techniques)
2. Y’a-t-il eu des gestions de crise ?
La démolition d’un hôtel a suscité une crise entraînant des journalistes nostalgiques de l’époque où les visiteurs se promenaient partout et les commerçants qui en étant déplacés perdaient la vision de la mer.
3. Avez-vous réalisé des études d’impact sur le site après travaux ?
Pour l’utilisation des matériaux, il a été réalisé une étude d’impact sur le sol. L’université de Brest en géo-architecture a été très présente tout le long du projet. Pour le climat humide, il a été installé des puits perdus qui permettent d’éviter l’entrainement de la couche fine qui créerait une érosion du sol.
4. Avec un seul et unique parking payant sur la Pointe, n’y a-t-il pas de problème de parking sauvage ?
Le parking est payant pour faire fonctionner le site (six euros par voiture), car il n’y a pas de subvention pour sa protection. Le visiteur devient acteur de la protection du site et se trouve ainsi inclus dans le projet.
Si le visiteur ne veut pas payer, il peut se garer en amont mais il sera alors à 2 km à pied de la Pointe. Il est impossible de se garer dans les petits villages à cause des rues trop étroites.
Le seul autre parking qui existe et qui est gratuit se situe sur la Pointe du Van.
La visite du Site
La Pointe du Raz se situe sur le GR34 ou sentier des douaniers. Il s’agit d’un site classé avec des accès réglementés tels que la chasse. Au cours de son histoire et des deux guerres mondiales, des radars ont été posés à cet endroit.
Au niveau de la végétation, plus on s’éloigne du centre bâti et on se rapproche de la Pointe, plus la végétation diminue de taille pour passer à une lande raz composée d’algues lichens, de végétation rupicole et de prairie aérohaline.
Au niveau de la faune, les aménagements ont eu pour conséquence de faire apparaître des espèces rares qui avaient disparu de la région : le grand corbeau, la crave à bec rouge,… On peut noter également la présence de goéland brun, goéland argenté, cormoran huppé, mouette tridactyle, etc.
Schéma global du site
Pour aller plus loin
www.ina.fr/video/CAB94027075/la-pointe-du-raz-video.html